Le 15 avril 2019 brulait ma cathédrale, votre cathédrale, Notre-Dame-De-Paris, celle qui illuminait les journées de ma jeunesse, celle dont fréquemment j'entrouvrais les portes de son parvis afin de me recueillir et de contempler les vitraux, les orgues de Pierre Cochereau, le sourire de la vierge, les grimaces des gargouilles, et tout cet élan de spiritualité et de beauté dans la paix retrouvée d'un Paris toujours neuf, tremplin de notre bohème et notre espérance .
Notre-Dame-De-Paris, ma sœur lumineuse et ce brasier de l'enfer, et cette flèche perdue comme une étoile noire, un astre qui se meurt dans l'effroi de nos pleurs, l'ébahissement de notre tristesse et l'infini de notre peine.
Dans la nuit, je peignais ce feu de la détresse, avec tous mes sentiments, mes souvenirs ancrés, ma mémoire éternelle de la sueur des hommes, la grâce du divin ; La reconstruction de Notre-Dame résonne alors comme un miracle, signe d'un renouvellement, un défi à la mort, une promesse de l'art dans les mains de l'humain .
Le 16 avril, je dessinais déjà depuis le quai de la Tournelle le reste de la cathédrale amputée de sa flèche, puis, depuis cette date, je n'ai cessé de témoigner de cette reconstruction, carnet de croquis en main, accoudé sur " Mon pont Saint-Louis ", j'ai dessiné et suivi cette reconstruction magnifique depuis l'abside de la réconciliation d'un passé et d'un avenir qui nous laisse entrevoir l'intemporalité d'une vie souterraine et d'une mort qui ne pourrirais pas .
Je dédie aussi cette petite exposition virtuelle à l'agent x de la police municipale de Paris qui m'a verbalisé alors que je ne faisais que de dessiner et présenter mes gravures aux touristes!
Bonne visite!